(C) David Lamand - 19 Avril 2001

 

(d'après [5])

 

La fête de Pourim est célébrée le 14 Adar (voir calendrier) pour commémorer le salut des juifs de l'empire perse qui ont échappé aux intentions destructrices d'Haman, le grand vizir, du roi Assuérus. Ce dernier est généralement identifié à Xerxès Ier, le "grand Roi" de Perse et les événements relatés dans le livre biblique d'Esther ont donc dû se produire vers le milieu du V siècle av. è.c.

Le terme de Pourim vient du mot accadien Pour qui signifie "tiré au sort", et fait référence aux dés lancés par Haman pour fixer la date propice (13 Adar) au massacre des Juifs. Les Juifs sont sauvés par l'intervention de Mordekhai (Mardochée) et d'Esther.

 

 

La fête débute par un jeûne du 13 Adar : le Jeûne d'Esther est observé en souvenir du jeûne proclamé par la reine Esther avant d'intercéder auprès d'Assuérus en faveur de son peuple terrifié. Le jour suivant, le 14 Adar, est célébrée la fête de Pourim, instituée par Mordekhai (dit le Juif), cousin d'Esther en souvenir de la délivrance providentielle des Juifs. Le 15 Adar porte le nom de Chouchan Pourim (Pourim de Suse) en raison du combat qui opposa les Juifs et les partisants d'Haman dans la capitale perse, combat qui se poursuivit au-delà du 14, Assuérus ayant accordé sa protection aux Juifs durant un jour supplémentaire pour leur permettre de vaincre leurs ennemis. Leur délivrance ne peut donc être fêtée qu'un jour plus tard. Pour cette raison, les rabbins décrétèrent qu'à Jérusalem, ainsi que dans les autres villes fortifiées à l'époque de Josué, Pourim devait toujours être célébrée le 15 (au lieu du 14).

La pratique la plus importante est la lecture du rouleau d'Esther aux deux offices du soir et du matin. Dans la plupart des communautés, Pourim est marquée par une atmosphère joyeuse de carnaval : adultes et enfants assistent, déguisés, à la lecture et chaque fois que le nom d'Haman est prononcé, les fidèles frappent du pied, agitent des crécelles et organisent un joyeux chahut.

En raison de sa nature joyeuse, la fête de Pourim est l'occasion de festivités traditionnelles. Selon la loi rabbinique, celle-ci comprennent des échanges de nourriture, entre connaissances, voisins ou amis, dons de charité et séoudah (repas) de fête particuliers, se déroulant dans chaque maison durant l'après-midi.

Pourim, comme toute les fêtes, posséde ses plats traditionnels, qui comprennent des pâtisseries frites appelées "les oreilles d'Haman" (ozné Haman) et petits pains triangulaires fourrés de dattes, de pruneaux, de graines de pavot. Il est de coutume pour les parents de donner aux enfants le Pourim-Gelt (l'"argent de Pourim").

 

 

La fête de Pourim est considérée comme un jour de joie et comme un commémoration de l'oeuvre divine, mais de façon indirecte car le nom de Dieu n'est jamais mentionné dans le livre. Si cette fête ne véhicule aucun message éthique ou religieux clair, elle comporte néanmoins, comme celle de 'Hanoukah, une forte connotation nationale. Elle commémore la victoire des Juifs sur leurs ennemis, et la chute d'Haman, qui incarne l'archetype de l'antisémite. En la célébrant, nous renouvelons notre affirmation de notre foi en Dieu.